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La ferme des possibles, un exemple d’architecture frugale

Louisa Frangeul Articles écoconstructions

Le projet global de la Ferme des Possibles

La ferme des possibles, située à Stains, en Seine-Saint-Denis, est une ferme agricole urbaine, d’une taille globale de 1,2 hectares, engagée dans la permaculture et l’agroforesterie. Située sur une friche maraîchère mise à disposition en 2014 par la ville, entre un gymnase et le parking d’un lycée, elle est parée de ses premiers arbustes dès 2015. Portée par la coopérative Novaedia, la Ferme des Possibles a pour objectif d’associer économie locale, écologie et insertion professionnelle. En effet, des fruits et légumes bios sont mis à la vente et cultivés par des travailleurs en situation de handicap et des jeunes en insertion professionnelle. De plus, c’est également un projet à visée pédagogique car des actions de sensibilisation, en partenariat avec les écoles voisines, sont menées régulièrement.

Une mise en œuvre architecturale en accord avec les ambitions sociales et environnementales

En 2020, l’agence Archipel Zero, dont la démarche consiste à avoir une empreinte écologique minimale grâce à une architecture frugale, réalise le siège social de Novaedia sur le site de la Ferme des Possibles. Appelé Résilience, ce bâtiment a été construit de façon bioclimatique, avec des matériaux biosourcés ou de réemploi. Il abrite des locaux techniques, un laboratoire de cuisine, une cafétéria, des bureaux et des espaces de réunion.

Le concept architectural est un bâtiment longiligne de 70m, à la fois à cause d’une contrainte de sol non-constructible mais aussi pour faire référence à la longère et donc à la vocation agricole du lieu.

Crédit photo : Archipel Zero

Cette géométrie particulière est gérée en plan par une double circulation périphérique.
La structure du bâtiment est réalisée en bois issu de forêts françaises. Les façades isolantes, intérieures et extérieures, sont réalisées avec des caissons préfabriqués en bois remplis de paille compressée et enduits de terre crue.

De plus, le réemploi est un élément essentiel du projet, et donne même la caractère reconnaissable de la façade, avec l’utilisation de fenêtres issues d’une rénovation d’un ensemble de logements sociaux, situé à moins de quatre kilomètres du site de la Ferme des Possibles.

Aussi, les principes bioclimatiques sont mis en œuvre notamment à travers la construction d’un mur trombe en terre pour la façade Sud, qui permet de chauffer et rafraîchir le restaurant, mais aussi de préserver l’intimité du lieu en évitant le vis-à-vis avec les voisins privés alentour. La construction du bâtiment se veut réversible au maximum, car à part les fondations en béton, le boulonnage est la solution d’assemblage privilégiée dans le projet.

Crédit photo : Archipel Zero

Enfin, le projet architectural en lui-même a également une vocation sociale, puisque des chantiers participatifs ont été organisés pour la réalisation de certains éléments comme les enduits faits à partir de carton. Les membres de la coopérative, les voisins ou n’importe quels volontaires se sont ainsi formés à des pratiques vertueuses, économiques et faciles à reproduire tout en faisant avancer le chantier.

Crédit photo : Archipel Zero

Ainsi, la Ferme des Possibles est un exemple de projet vertueux, tant écologiquement que socialement, et les architectes ont donc réalisé un bâtiment frugal, qui se sert des contraintes du site pour établir ses principes bioclimatiques. Le choix des matériaux est également un élément structurant de la résilience du projet.

LEA DUMAS

Etudiante en architecture

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